Le martin-pêcheur d’Europe

Le martin-pêcheur d’Europe, petit oiseau trapu facilement reconnaissable à son plumage bleu-vert métallique unique, vit principalement en Europe le long des cours d’eau. Protégé sur le territoire français, l’espèce est commune en zone de plaine. Espèce d’intérêt communautaire, les enjeux de cet oiseau sont pris en compte dans le cadre des actions menées sur le site Natura 2000 du grand site de la Garonne en Occitanie. 

 

Photo du Martin-pêcheur : aspect global - source NEO

 

Le martin-pêcheur d’Europe est un petit oiseau trapu facilement reconnaissable grâce à sa superbe livrée (plumage) très colorée : dessus bleu-vert métallique, dessous roux, avec un bec noir long et fin et des pattes rouges. La femelle se différencie du mâle grâce à la couleur rouge-orangé (et non noire) de la base de la mandibule inférieure. Sa taille varie de 16 à 17 cm avec une envergure de 24 à 26 cm avec un poids de 35 g en moyenne. 

Il se nourrit essentiellement de petits poissons tels que vairons, épinoche, truites, chabots, perches. Quelques insectes ainsi que des crustacés ou batraciens peuvent compléter son régime alimentaire. Perché ou pratiquant un vol stationnaire, il fond sur sa proie, la saisit dans son bec puissant pour revenir l’assommer sur son perchoir avant de l’avaler. 

 

Photo du Martin-pêcheur et de sa proie – source Marc Fasol

 

Dans nos contrés, aucun autre oiseau ne présente ces couleurs et cette silhouette.  Une confusion n’est donc pas possible.

 

 

Son aire de distribution est large : on le trouve aussi bien en Asie, Australie, et Europe. En France et en Occitanie, on le retrouve le long de la plupart des cours d’eau de la région et autour des grands plans d’eau, sans dépasser en altitude l’étage collinéen (maximum 400-600 m, sauf en période de reproduction où des altitudes allant jusqu’à 800m ont été mentionnées). 

 

Le martin-pêcheur est une espèce caractéristique et emblématique des milieux aquatiques. On le rencontre au bord des eaux calmes et peu profondes, plutôt en des lieux abrités du vent et avec un minimum d’éléments naturels (ripisylve, méandres, bras morts, talus) et une eau claire et bien oxygénée. Les rives pourvues d’arbres servant de perchoirs sont appréciées. Il peut toutefois supporter une qualité des eaux moyennes : pourvu que les poissons résistent. Il n’apprécie que peu les ruisseaux, sauf ceux à proximité de cours d’eau plus importants. 

Il ne migre pas mais redoute les hivers rudes.

 

 

Le Martin-pêcheur, un oiseau fidèle ! 

 

Le Martin-pêcheur niche dans un terrier creusé habituellement dans la berge du cours d’eau. La parade nuptiale comporte des poursuites aériennes prolongées et s’achève lorsque le mâle présente un terrier à la femelle.  Une fois le tunnel formé s’ensuit à l’intérieur un rituel d’offrandes à la femelle afin que cette dernière puisse avoir assez de ressources pour pondre ses œufs. La ponte intervient d’avril à juillet et comporte souvent 2 voire 3 couvées. Six à sept œufs sont en général pondus et les 2 adultes couvent puis nourrissent les jeunes à tour de rôle. Les jeunes, rapidement aptes à se nourrir seuls, quittent le nid au bout de 4 semaines en moyenne. Le nid est en général renouvelé chaque année à cause des déjections et détritus rapidement accumulés. 

 

 

Photo accouplement du Martin-pêcheur – source B Cicel 

Tel un Rafale au-dessus de l’eau … 

 

Son vol est caractéristique : il vole à pleine vitesse au ras de l'eau pour remonter son territoire, parfois très près des berges et donne ainsi l'impression de tourner très brusquement sur les petits cours d'eau. Il peut aussi voler en stationnaire avant de se poser ou bien en guettant une proie.

 

Envol du Martin-pêcheur - source : NEO 

 

Le Martin-pêcheur de plus en plus présent en Occitanie 

 

Il n’est pas menacé à l’échelle de la région Occitanie où il occupe la plupart des secteurs favorables. L’espèce semble même être en expansion chez nous si l’on compare les études locales menées en 2007-2010 par rapport à celles menées en 1985-1989. Elle semble très sensible aux hivers rigoureux qui peuvent décimer les effectifs. Cependant, sa forte capacité de reproduction permet de les reconstituer assez rapidement.  

 

Par ailleurs, cette espèce est menacée par la destruction des ripisylves et la détérioration des berges et la pollution des eaux de surface en France. C’est pourquoi le martin-pêcheur d'Europe bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne.  

 

La préservation des berges de nos cours d’eau et la problématique de la pollution des rivières représentent les aspects majeurs dans la protection de l’espèce. 

 

Pour aller plus loin :  https://inpn.mnhn.fr/fichesEspece/EspecesEauDouce/Martin_pecheur-A.atthis.pdf

Pour plus d’information sur sa répartition :  https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/3571

 

 

Une espèce présente sur les sites Natura 2000 en Occitanie 

 

Les Zones de Protection Spéciales (ZPS) font partie du réseau Natura 2000 de la directive « Oiseaux » (1979). Cette directive propose la conservation à long terme des espèces d’oiseaux sauvages de l’Union Européenne en ciblant 181 espèces et sous-espèces menacées qui nécessitent une attention particulière. Plus de 3000 sites ont été classés par les Etats de l’Union en tant que ZPS. 

 

L'avifaune des grandes vallées du sud-ouest de la France est bien représentée en diversité, mais en effectifs limités. Le martin-pêcheur est présent et niche en vallée de la Garonne notamment sur les ZPS « de Muret à Moissac » et de « Boussens Carbonne » du territoire Occitanie ainsi que dans les autres régions de France. 

 

Dans le cadre de l’animation menée depuis 2018 des actions de restauration favorables pour cette espèce ont été réalisées L’exemple du contrat Natura 2000 engagé en 2020 sur une exploitation agricole fruitière sur la commune de Verdun-sur-Garonne (82) peut être cité. Ce contrat a permis la conversion d’une ancienne peupleraie de 4 hectares en boisement diversifiées en bord de Garonne avec des espèces typiques des structures de ripisylve de Garonne (Frênes communs, Saules blanc, Cornouillers sanguin,…). Ces travaux permettront ainsi d’avoir une ripisylve élargie et fonctionnelle sur ce secteur, habitat préférentiel du martin-pêcheur et autres oiseaux à enjeux comme les hérons (Ardéidés). 

 

L’ancienne peupleraie en bordure de Garonne après exploitation et avant plantation du boisement diversifié – Janvier 2020 – Source SMEAG  

 

 

Conseils pour l’observation, orientations de recherche 

 

Les cours d’eau calmes et assez larges avec ripisylve lui sont favorables. On le repère en général lorsque l’on voit passer un éclair bleu à la surface de l’eau ou de la berge, parfois précédé ou associé à son cri strident ‘tchiiihttps://xeno-canto.org/594232.

Avec un œil un peu plus averti, il est possible de le repérer sur son perchoir, mais malgré ses couleurs vives le martin-pêcheur se fond facilement dans la végétation. 

 

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Martin-pêcheur dans une ripisylve - source : NEO 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

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