N° 52 - La Trame verte ou le réseau de déplacement des espèces Natura 2000

Outil d’aménagement du territoire, la trame verte sert à maintenir et reconstituer un réseau écologique à l’échelle d’un territoire, indispensable pour les espèces animales et végétales. Venez découvrir les actions mises en œuvre par les politiques publiques pour préserver les corridors écologiques et leurs impacts sur les espèces Natura 2000. 

La trame verte ou l’urbanisme réfléchi 

Pour se reproduire, se nourrir ou pour migrer, les espèces animales ont besoin de se déplacer. Or, l’urbanisation, la construction de routes pour se déplacer ou encore l’agriculture réduisent la surface des espaces naturels et les fragmentent, cloisonnant ainsi les possibilités de déplacement des espèces. 

Pour répondre à cette problématique, une politique de préservation de la biodiversité visant à maintenir et à remettre en bon état les continuités écologiques dans les territoires a été mise en place : la Trame verte et bleue (TVB). L’objectif était de diminuer l'érosion de la biodiversité liée aux activités humaines et la fragmentation des milieux de vies de ces espèces. 

La Trame Vert et Bleue (TVB) est composée de réservoirs de biodiversité qui sont des zones d’habitats des espèces et de corridors écologiques, qui permettent la connexion naturelle entre les différents réservoirs, et donc espèces naturelles.

Les collectivités territoriales, les communes ou les intercommunalités doivent définir leur Trame verte et bleue. En effet, depuis les lois Grenelle I et II, le Code de l’Urbanisme demande aux collectivités, via leurs documents d’urbanisme, d’atteindre des objectifs de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques. 

Dans cette optique, la traduction la plus précise est menée dans le cadre des Plans locaux d’urbanisme (PLU), car ceux-ci mettent en place des règles d’occupation des différentes parties du territoire, notamment urbaines, agricoles et naturelles. 

Ce schéma va permettre d’identifier et de cartographier les différents réservoirs de biodiversité comme les zones humides et les corridors écologiques. A terme, ces espaces pourront être sanctuarisés dans les PLU en interdisant par exemple toute construction. 

Des trames vitales pour les espèces Natura 2000 

La trame verte correspond à tous les habitats en milieux terrestres et comprend, les haies, les ripisylves, les alignements d’arbres, les prairies, les forêts, etc. Tous ces milieux sont des supports de vie pour de nombreuses espèces, notamment les chauves-souris, le vison ou la loutre. 

Par exemple, les chauves-souris se déplacent le long de linéaire d’arbres ou de massifs forestiers, avant de venir chasser sur des milieux ouverts. La présence d’obstacles ou la disparation complète de ces milieux, les perturbent dans leurs déplacements et les épuisent dans la recherche de nourriture. Les routes créent des trous dans leurs réseaux de déplacements et génèrent des risques de mortalité, par collision. Si une route se trouve proche d’une colonie identifiée, il est intéressant de mettre en place des mesures de contournement ou d’évitement : 

La loutre d’Europe, espèce d’intérêt communautaire, utilise les milieux aquatiques et terrestres pour l’ensemble de son cycle de vie. Les 2 facteurs principaux du déclin de sa population sont la fragmentation de son territoire et les collisions avec les voitures. Il faut avant tout jouer sur la diversité des milieux lui permettant de trouver des zones d’alimentation, de refuge mais aussi de reproduction et adapter les routes et les ouvrages routiers au passage des individus.